Appréhender les risques de chute avec Fanny Fontaine

24 oct. 2022

Dans cet épisode de la Mintt Académie, Fanny Fontaine, kinésithérapeute du groupe Jolimont vous en dit plus sur la manière de faire face aux risques de chute.

Les résidents cohabitent avec le risque de chute et notre job, en tant que kiné, est de leur donner des pistes pour réagir rapidement et efficacement si toutefois une chute devait arriver.

Les premiers gestes à avoir, lorsqu’on est par terre, c’est de réagir en fonction de la douleur. Si la douleur est trop forte, il faudra éviter au maximum de prendre appui sur les jambes ou les bras. Si on s’en sent capable, dans la position où l’on est, il faut tenter de pivoter depuis cette position vers le côté puis sur le ventre, se poser sur les genoux et, éventuellement, se mettre à quatre pattes pour accéder à un meuble sur lequel on puisse s’appuyer et se relever si toutefois on en est capable.

Si ce n’est pas le cas, il faudra rester à quatre pattes et tenter d’accéder à un moyen de communication pour appeler à l’aide. Pour permettre aux résidents de se relever plus facilement d’une chute, on peut leur proposer des exercices de renforcement musculaire axés principalement sur les triceps et les quadriceps.

On leur fait faire du renforcement en séance de kiné, ou en atelier d’équilibre. On peut leur proposer, de façon ludique, de ramasser des objets par terre, et de cette façon, leur permettre de travailler les positions assis-debout.

On évite de les coucher au sol parce que c’est compliqué pour eux, mais on leur donne tous les conseils dont ils ont besoin pour se relever d’une chute. On leur distribue aussi des prospectus d’informations où les patients peuvent voir leur environnement dans les chambres.

À nous de voir si les meubles sont bien placés pour éviter qu’ils ne causent des chutes. La confiance est un facteur-clé dans la peur de chuter. Cela influence beaucoup le risque de chuter chez les personnes âgées. On essaye de travailler cela et d’adapter nos exercices en fonction de la confiance en soi et du schéma corporel. 

On va d’abord voir si le résident a trop peu confiance en lui, quelle image il a de son corps dans l’espace. Ensuite, on peut travailler cela et évoluer dans les exercices au fil du temps en fonction de sa capacité à se rendre compte du danger qu’il a en face de lui. Et on pourra alors faire une mise en scène de tout un panel d’exercices adapté au résident, à sa confiance en lui, sa peur de chuter, à l’image qu’il a de son corps dans l’espace et à ses déficits musculaires éventuels.