L’intelligence artificielle comme nouveau chapitre de la gérontechnologie
Désormais l’arrivée de l’intelligence artificielle permet d’aller encore plus loin dans l’analyse et le traitement des données. La technologie s’auto-alimente, permet une compréhension plus fine des comportements.
À titre d’exemple, le système de détection des chutes ISA enregistre les captations 3D de chaque chute.
Il devient alors possible pour les équipes soignantes de contextualiser les chutes, de mieux les comprendre afin de pouvoir éviter qu’elles ne se reproduisent.
En plus d’aider les institutions à améliorer la prise en charge des personnes, l’intelligence artificielle consigne chaque scénario de chute pour à terme, pouvoir distinguer les comportements à risque et anticiper les chutes.
La question de l’adhésion des personnes âgées et du jugement éclairé
Quels qu’ils soient, ces dispositifs, dits gérontechnologiques, nécessitent l’adhésion des personnes âgées. Selon feu le Professeur Jean PETERMANS (Service de Gériatrie) et Mr Daniel GILLAIN (Service des Informations MédicoEconomiques -SIMÉ) du CHU de Liège :
« Un apprentissage est nécessaire et conditionné non seulement par leurs capacités cognitives, mais aussi par des stéréotypes présentant trop souvent la personne âgée comme inapte à évoluer avec son temps. La part émotionnelle est également importante et une éducation thérapeutique doit exister comme dans tout traitement. Les problèmes de respect de vie privée, de secret médical et d’éthique ont aussi une importance majeure dans le développement et l’utilisation de ces techniques ».
Il apparaît donc comme essentiel de créer une véritable relation de confiance et de partenariat entre les équipes soignantes, les personnes risquant de chuter ainsi que leur famille.
Vie privée et nouvelles technologies
Autre enjeu de taille : le respect de la vie privée. Ceci implique notamment le principe de proportionnalité, selon lequel, dans le cadre d’un système qui enregistre des informations, l’étendue de l’enregistrement et de la surveillance devrait être proportionnelle aux bénéfices que la personne en retire. Le patient ou le résident doit donc être informé sur les données collectées, à quelle fin, dans le respect du RGPD.
Pour préserver la vie privée des personnes, les images du système ISA par exemple, sont recomposées par des nuages de points de couleurs différentes : les meubles sont colorisés en vert, le sol en bleu et le patient en rouge.
En conclusion : les gérontechnologies ne doivent en aucun cas remplacer, mais soutenir le travail des soignants
Pour avoir l’opportunité d’agir, il faut être capable de voir le problème. Les soignants, les médecins n’ont pas assez d’yeux pour tout voir. Bien sûr, il faudrait pouvoir augmenter l’offre médicale, mais en considérant le vieillissement de notre population, nous serons débordés à un moment ou à un autre. C’est ici que la technologie de détection des chutes prend tout son sens.
Lors des gardes de nuit ou durant la crise de la Covid 19 par exemple, les gérontechnologies permettent de soutenir le travail des soignants en augmentant le sentiment de sécurité des résidents.
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